Bodhgaya, premiere rencontre avec l ecole
Enfouie dans mon sac de couchage, je suis prisonnière de mes cauchemars. Je ne me souviens plus de ce qui se passe mais toute la nuit je me suis réveillée. Et à chaque réveil, le son de ces moustiques qui ne se font pas prier pour me dévorer.
Dans cette région du monde où le paludisme et la dengue font rage, il ne s’agirait pas de jouer les idiots. Nous nous sommes donc enduits de tous les répulsifs que nous avons mais rien n’y fait.
6h30, je n’en peux plus et me lève. Benoît me demande de le vaporiser à nouveau de produit anti-moustique. Je présume que sa nuit n’a été guère meilleure que la mienne.
J’arrive à occuper mon temps si bien qu’à 8h passé quand Benoît émerge à son tour je suis trop occupée pour le laisser me distraire. Nous déjeunons des tartines de cette confiture tellement industrielle qu’elle est presque rose fluo. Mais où sont les bons pots « bonne maman » ?
Après un rapide nettoyage nous voilà prêts à aller à l’école. Ecole d’enfants orphelins ou ayant été adoptés. Ecole non gouvernementale avec 40 élèves, 1 enseignant et peu d’organisation. Ils vivent avec les dons que leur font les touristes et ils comptent sur les volontaires pour apprendre quelques nouveaux trucs aux élèves.
Nous rejoindrons l’école à moto. 3 sur la même moto n’est pas un problème ici. Et sans casque évidement.
Le principal nous montre les nouveaux locaux en construction. Trois ou quatre pièces ne dépassant pas les 20m² où les enfants seront censés avoir cours la journée et dormir la nuit. Pour le moment l’école se fait dehors. Les enfants sont assis par terre sur des sacs. Chacun a son ardoise ou son cahier en plus ou moins bon état. Tous les niveaux sont mélangés. A part l’alphabet et les nombres je ne sais pas ce qu’ils apprennent. Ce matin nous n’avions rien préparé. Nous sommes pris de cours et nous n’aiderons pas à grand-chose si ce n’est à la correction des « exercices » de recopiage. Nous demanderons aux enfants de nous réciter l’alphabet et les nombres quand ils viendront pour se faire corriger. Certains ne travaillent pas du tout. L’enseignant ne peut pas tout faire. Nous donnerons donc un travail différent à ceux qui semblent perdus.
Un autre jeune est là pour aider aujourd’hui. Il fait faire des maths et de l’anglais (l’anglais et l’Hindi sont les langues officielles hein !)
Nous repartirons à midi sans être sur de revenir le lendemain.
A midi nous avons mangé dans une petite guinguette qui ne payait pas de mine. Nous avons pris le traditionnel Thali (riz, patates, lentilles et après ça dépend). Un régal pour seulement 20roupies (à peine plus de 30cents).
Après cela nous sommes allés à la recherche d’internet, répondre à nos mails, poster des nouvelles. Sur la route bon nombres de gosses nous interpellent et nous demandent de venir dans leur école. Qu’est ce qu’il se passe ici ? Toutes les écoles sont en manquent de prof ?
Un cercle vicieux évidement. En Inde pas assez de gens suffisamment éduqué et voulant être enseignant du coup les enseignants sont soit en nombre trop faible soit pas toujours à un très haut niveau et du coup ben… ça se répercute sur les élèves.
Enfin bref, nous refuserons à chaque fois parce que malheureusement nous n’avons pas le pouvoir de nous dédoubler.
Après notre session internet nous sommes allés au bord d’un « lac », loin de la place principale, loin des temples, des touristes et des vendeurs pour lire tranquillement aux dernières lueurs du jour. Pas si facile que ça en vrai parce que quand il n’y a plus touristes et vendeurs il y a toujours au moins les enfants. Enfants qui ne parlent pas anglais mais qui nous font la causette. Je leur lirais l’Alchimiste en réponse. Des ado suivent les plus petits et eux, parlant anglais, nous posent toutes sortes de questions. Nous y répondant, sourions, prenons des photos. Les gamins sont contents et nous aussi.
Nous leurs disons « bye bye » l’air de dire que maintenant il est tant d’y aller. Ils nous laisserons donc après quelques instant à ne plus leur prêter attention et ils reviendront… Ils sont revenus les poches chargés de ce petit fruit (légume ?!?) vert qui ressemble « physiquement » à une olive et qu’ils mangeaient devant nous. Je leur en avais demandé pour goûter. Ils m’en donneront une pleine poignée. Ce n’est pas vraiment bon mais je suis ravie.
Voilà encore une journée bien remplie. Le voyage se passe. Il se passe bien avec son lot de difficultés et toutes ses beautés. Nous sommes heureux d’être là et même si la France, la famille et les amis nous manquent, nous vivons le plus beau voyage de notre vie.