GR20...en photos
Bonjour,
Tout d'abord veuillez m'excuser d'avoir mis autant de temps pour publier cet article mais entre les déménagements et ma rentrée j'ai été bien occupé.
Comme le titre l'annonce je vais vous raconter notre trek avec benji en Corse sur le fameux GR20 (grande randonnée pour les non-initiés).
Jour 0 Départ mouvementé (auteur Benoît)
L'aventure a commencé avant même le début du GR20. La voiture est tombé en panne quelques jours avant de partir et les chaussures du gros Ben sont tombées en miette quelques heures avant nos premiers pas. Mais malgré tout nous nous en sommes sortis, nous avons acheté des billets de train à la dernière minute et grâce à l'aide de Marie nous avons trouvé un magasin de sport ouvert le dimanche. Au final nous avons payé cher notre place en TGV en 1ère classe (faute de place ailleurs) et nous avons fait peur au vendeur de Gosport quand il a vu les chaussures de benji.
Mais heureusement grâce à ma bonne préparation (mes chevilles vont très bien merci) nous avons aussi eu de bonnes surprises. J'ai fait testé pour sa première fois à benji le couchsurfing à Bastia chez un sympathique Corse. Randonneur dans l'âme nous avons pu partager notre passion et échanger quelques anecdotes de voyages.
Jour 1Mugiwara no Benji (auteur Benoît)
Après un petit déj' à la boulangerie en bas de chez notre hôte, nous avons pris le bus en direction de Conca, point de départ du GR20. Pour bien commencer la journée Benji réalise qu'il a oublié sa casquette à Lyon. Heureusement une fois de plus le dénouement sera heureux puisque nous trouverons une boutique souvenir vendant des chapeaux de paille.
Nous profiterons des derniers kilomètres pour que benji teste l'auto-stop. Gonflés à bloc nous attaquons le GR à midi et même si nous étions motivés à fond les premiers pas sont difficiles: ça grimpe fort, longtemps, il fait chaud et le sac se fait sentir. Nous arrivons en nage au refuge mais la douche froide a eu vite fait de nous rafraichir. Benji l'a eue en horreur.
J2 Escalade au menu (auteur Benjamin)
Levés tôt nous étions d'attaque. Petit déj' devant un magnifique levé de soleil.
Début de rando ombragé et agréable mais rapidement nous nous engageons sur une "variante alpine" du GR qui nous fait crapahuter 3H durant en quasi escalade.
Un passage notamment se fait sur 10m et avec une "main courante" (une chaîne accrochée à la roche).
Ardu mais que c'est beau. (Benoît: " En fait ce n'est pas très dur mais je précise que nous ne sommes pas attachés donc c'est surtout flippant la première fois")
En fin de parcours, nous visons l'hébergement en bergerie au lieu du refuge, mais celle-ci est exceptionnellement fermée.
Du coup retour en refuge obligatoire. 500m de rien du tout à faire mais à travers ronces et roches. Je me casse la binette et m'écorche.
Bobby et moi sommes cassés au refuge.
Nous discutons avec un couple (Arnaud et Karine) qui vise le GR en 12 jours. Nous partons avec eux demain matin.
Des sangliers très pressés sont passés à 20 cms de la tente ^^
J3 Le GR fantôme (auteur Benjamin)
Départ pour notre plus longue étape théorique du voyage, 8H30 de marche pauses non-comprises selon le topo guide.
On démarre d'entrée avec une montée de 600m de dénivelé. Ca échauffe bien ...
Nous devons suivre un GR "fantôme" le trajet étant fraichement modifié, mais le nouveau est plus long et moins beau que l'ancien, le but étant simplement d'ajouter un refuge et donc une étape. (Benoît : "En plus au lieu de modifier la couleur des balises de l'ancien GR ils les ont carrément effacées.")
Cette 1ère partie est faite intégralement avec Arnaud et Karine (Benoît : "le couple rencontré la veille, suivez un peu :)").
Tôt dans la journée on aura aussi l'intelligence de ne tout simplement pas suivre un panneau pourtant évident ce qui nous vaudra environ 40 minutes de croché, mais une belle rencontre avec une dizaine de cochons.
La dernière partie était interminable avec encore beaucoup d'escalade. Je suis mort!
(Benoît : "Mais le prix en vaut la chandelle, rare sont ceux qui peuvent se vanter d'avoir un tel panorama à la fenêtre de leur chambre")
J4 La Brute et le plaintif
L'étape du jour devait être courte mais nous avons décidé de faire 1,5 étape afin, d'une part, d'avoir une option sur trois étapes en deux jours (2X1,5) et, d'autre part, pour profiter d'un gite annonciateur d'un repas plus "classqiue".
Problème: j'ai passé ma pire nuit du séjour avec rêves saccadés, rhume, mal de crâne, mal de gorge ...
Réveil "tardif" à 6H15 qui remet en cause notre départ à 6H.
Bobby feignant l'a pitié me donne un ibuprofen qui m'a literralement brulé langue, gorge et joues.
Que s'est-il passé? Mystère. En tout cas j'ai eu la bouche qui m'a brulée toute la journée quand je buvais, et lorsque j'ai eu le malheur de manger salé ... !
Bobby lui était en forme et m'a mené à un train d'enfer.
Mon mal de crâne passé nous avons navigué d'éboulis en descentes vertigineuses et de faux col en faux col.
Vus plusieurs parapentes près du refuge de Pasy qui aurait dû être notre bivouac "normal". La vue y était magnifique sur la mer au loin.
Le gîte final a tenu ses promesses avec viande grillée et mousse choco notamment. Pas très énergiques cependant et nous aurions apprécié des quantités plus généreuses, mais ça change au moins.
Et à côté de ça, douche eau chaude s'il vous plait.
Presque 21H30: que je me couche tard ce soir!
J5 Double up! (auteur Benjamin)
Comme prévu nous avons fait une quasi double étape avec l'aide du morceau d'hier.
Une étape pas très compliquée et sans trop de dénivellé mais longue compte tenu du "bonus" (environ 9H30).
Après un début en lacets ombragés bien rares sur le GR20, nous avons passé le 1er refuge (station de ski en une autre saison) et poursuivis jusqu'à la longue longue ... très longue ... descente sur Vizzavona.
Patelin étonnant, minuscule mais doté d'une gare, d'aucun refuge officiel mais de plusieurs campings/hôltels/gîtes.
Si le terrain de camping était assez pourri, nous nous sommes fait un super resto sur recommandation.
Si vous passez par Vizavona vous devez absolument manger au "Chef de Gare".
18,5 € pour un plat complet de charcuterie et beurre, une omelette fromage-menthe (magret de canard sauce au tome pour Benoît), deux belles tranches de fromage avec confiture de figue et 2 boules de glace (gateau à la chataigne pour Benoît).
J6 C'est le Nord! (auteur Benjamin)
Encore un départ pris avec Karine et Arnaud. Au programme on attaque direct par une montée record de notre parcours du plus de 1100m de dénivelé positif.
Le début étant assez doux, Bobby (soit disant souffrant du genou), et Arnaud sont partis comme des flêches, me laissant en arrière avec Karine et deux autres randonneurs.
Le GR fait malheureusement un truc stupide à cet endroit avec deux chemins qui montent vers le même endroit. Embrouille dans les balises, nous redescendons sans nous en rendre compte vers Vizzavona.
10 bonnes minutes à descendre avant de comprendre l'erreur, plus le temps de retour en montée nécessairement plus long, au total les deux leaders nous ont attendus plus d'une demi heure à la cascade des anglais.
La montée a tenu ses promesses: longue, chaude, technique ponctuellement.
Pour ne pas perdre du temps dès le matin j'ai incité Bobby a passé outre une super vasque en amont de la cascade des anglais.
Il a regretté mais heureusement nous nous sommes rattrapé au refuge du jour.
L'étape étant de courte durée nous avons longuement profité d'une vasque ensolleillée avec une vue magnifique.
J7 Le jour des choix (auteur Benjamin)
Nous quittons au saut du lit Karine et Arnaud qui doublent l'étape, nous pas.
Au programme une étape courte avec option: passer par la vallée offre un parcours plus ombragé avec un dénivelé total important mais étalé et passage de rivières et bergeries.
Passer par les crêtes est un peu plus rapide, au prix d'un dénivelé plus "sec", de soleil direct mais en contrepartie d'une belle vue.
Nous optons après débat pour la vallée, sauf qu'une erreur dès le départ nous amène sur la crête. Un berger interrogé va gentillement se foutre de nous: " le chemin des crêtes c'est par les crêtes, la vallée c'est par la vallée!" Charmant.
Arrivés peu après 11H, la faible ampleur du parcours nous offre un autre choix: se faire une rando hors GR ou glander un aprem. Je pousse Bobby vers la glandouille qui l'emporte.
Ce temps est mis au profit du téléphone qui passe ici et de divers jeux de cartes.
Je finis la journée Président et Benoît trou du cul.
J8 Le jour des lacs (auteur Benjamin)
Une étape moyenne en prévision faite aux 2/3 à l'ombre pour des questions à la fois de topologie (mont qui nous a caché le soleil levant) puis météo avec les premiers gros nuages devant le soleil depuis le départ. Appréciable!
Vue sur de nombreux et magnifiques lacs et traversée de pozzis (tourbière), nous ont rappelés le Connemara.
Benoît n'a pas résisté à nous faire faire un crochet de plus d'une heure aller-retour pour aller au lac Capitellu, 42m de profondeur, couleurs magnifiques, gelé 8 mois par an, et froid même en plein mois d'août cela va sans dire.
Du coup pour moi ça a été juste les pieds, la nage pour Benoît.
Endroit très fréquenté, une route ayant été tracée à proximité avec un camping. Des familles entières à 1/2H du coeur du GR20.
Une vasque plus classique à 50m du refuge du jour nous offrira un 2nd moment baignade avec aussi vaisselle et lessive.
Nous mangeons de plus en plus. Ce soir presque 300gr de pâtes au fromage + pain de mie + gateaux corses et on en aurait bien repris ...
J9 Un homme à la mer
Etape longue de 8H et 24kms aujourd'hui (record du GR).
Départ exceptionnellement plat dans les pozzis. Au passage un panneau informatif a confirmé l'intuition de Benoît que les pozzis sont effectivement des tourbières.
Passage par une station de ski vraiment très "hors GR".
Long arrêt pour Benoît dans une vasque chaude ... selon lui. Pas motivé, je me suis offert une longue sieste ombragée. Par contre Benoît a glissé dans la vasque avec son pantalon ... et son portable qui n'a pas aimé.
Pause dans une bergerie qui ne nous a pas apporté le fromage espéré mais nous fait rencontrer une couleuvre qui franchit la petite mare qui nous sépare en plein repas.
Le soir nous hésitons sur la programmation du lendemain: faire ou ne pas faire paglia orba, un sommet en 4H aller-retour.
Plusieurs personnes et le topo-guide nous ont recommandés les vues superbes offertes. Mais un hollandais avec qui nous avons discuté aux douches a galéré à trouver une voie d'escalade alors qu'il disait ne pas avoir de problème avec l'escalade.
Benoît, à qui j'ai abandonné le choix final a renoncé: plusieurs grosses journées viennent, ne pas faire cette rando bonus c'est l'assurance d'une journée relax demain.
J10 Break
Une étape courte (4H) majoritairement en descente.
Nous nous sommes donc accordés quelques privilèges: grasse mat' (6H); petit déj' tranquille, boisson fraiche en bergerie (et saucisson mais toujours pas de fromage), longue pause près d'une vasque, repas à la bergerie (quantités correctes mais qualité moyenne pour le prix).
Même ainsi nous arrivons tôt au refuge, ce qui nous laisse le temps de quelques dernières parties de cartes avec Stéphanie et Baptiste (un autre couple rencontré) que nous quittons demain, puisque nous prenons une journée pour le Mt Cintu et eux poursuivent en direct vers le mythique Cirque de la solitude que nous n'affronterons qu'après demain.
J11 Mont Cintu
Nous avions gagné un jour sur le timing théorique en suivant Arnaud et Karine les J4 et 5 qui pouvait nous permettre de nous garantir en cas de jour de pluie (mais l'hypothèse relève maintenant du fantasme), nous faire un jour de pause (mais on se sent assez bien), ou enfin, option retenue, de nous faire une petite rando hors GR.
Nous avons donc affronté et vaincu le Mont Cintu, plus haut sommet de Corse.
Et le panorama :
Pas mal de passages en semi-escalade au RDV, mais aussi un charmant "pierrier", c'est à dire une pente limite sableuse recouverte de petites pierres. Ca roule bien pour faire deux pas en avant, un pas en arrière.
Avons croisés de très nombreux mouflons mais aucun humain jusqu'au quasi-sommet ou nous nous sommes retrouvés une dizaine presque subitement.
Et un photo récupérée sur Internet pour ceux qui ne connaissent pas l'animal:
Lors de la descente nous avons failli prendre le chemin d'ascu, le refuge suivant.
Benoit et moi sommes tombés sans gravité sur les fesses au même endroit à 15 secs d'écart.
A noter enfin que Benoît a tenu à se farcir seul le sac unique et allégé pris pour l'occasion (tente, réchaud, matelas, duvets et autres étant restés au refuge).
J12 Bienvenu au Cirque
Le Cirque de la Solitude. Moment clé du GR20. On nous en avait rabattus les oreilles depuis le début.
Nous en avions entendu des vertes et des pas mûres: des gens rebroussent chemin à sa vue, une erreur peut y être le prémice d'une chute fatale, une longue descente puis une longue montée avec moult échelles et mains-courantes.
Au final ce cirque ne m'est apparu que comme une étape de plus du GR.
Dur? Oui par endroit, notamment les passages d'escalade sans chaînes. Impressionant? Sans aucun doute au niveau du stress, et les paysages étaient très beau, mais là encore le GR nous a donné bien d'autres occasions d'émerveillement.
Bref, un moment fort du GR oui, mais certainement pas l'alpha et l'oméga.
Le reste de l'étape était classique et court. Nous sommes donc arrivés particulièrement tôt à Ascu, ce qui nous a laissé le loisir de téléphoner avant de s'octroyer une après midi farniente de haute qualité, à l'ombre avec boisson fraiche et chocolat, une partie offerte par la maison pour avoir monté des courses.
Benoît souhaitant être "en ville" lundi pour un entretien téléphonique professionnel nous décidons demain de faire l'étape normale, courte, et ensuite de doubler pour finir dimanche soir.
Bientôt la fin. "Déjà" la fin pourrait-on dire, mais un matelas, des repas normaux et bien sur Stéphanie me manque énormement et un peu plus chaque jour.
J13 Menaces sur le GR
Après presque deux semaines de randonnée sous un ciel bleu azur parfait, seulement traversé occasionnelement par quelques nuages pressés d'aller ailleurs, deux mauvaises nouvelles sont tombées mettant en cause la fin de notre épopée.
Tout d'abord nous apprenons qu'un risque incendie important rend la marche en forêt déconseillée pour le WE.
Nous nous couchons donc en se disant qu'on avisera le lendemain, mais c'est ensuite la pluie qui nous réveille.
Benoît qui a égaré sa capuche le soir où elle allait enfin pouvoir se rendre utile doit rentrer son sac en urgence de nuit en boxer et sous la pluie.
Au matin la pluie se calme mais le ciel reste méchamment couvert. Nous retardons donc notre départ le temps d'évaluer la situation et de laisser la mété évoluer.
Finalement tout va pour le mieux: Bobby retrouve sa capuche mise de côté par un randonneur qui l'a trouvée, la météo s'oriente à toute berzingue sur le beau fixe (les nuages poussés par puissant vent d'altitude ont défilés à une vitesse folle durant notre 1ère heure de marche pour laisser la place à un ciel nettoyé); enfin le risque incendie est redescendu à la normale.
L'étape en elle-même était courte, avec quand même un démarrage solide en côte avec escalade.
Nous comptions nous baigner dans une rivière passant peu avant le refuge mais celle-ci était presque à sec. Benoît a quand même trouvé une vasque à son goût (juste en dessous du pont suspendu qui sert en hiver à passer la rivière).
Enfin on ne peut évoquer cette étape sans parler de plusieurs chaînes en fin de parcours toutes plus inutiles les unes que les autres et parfois doublées de cables pour être sur de ne pas tomber ... sur du plat.
Nous avons mangé tôt et lourd en prévision de la longue journée de demain. Si nous doublons comme prévu ce sont 10H de marche et un dénivelé négatif de força qui nous attendent.
Mais au bout ce sera Calenzana et la fin de l'aventure GR20.
J14 Chute libre (ou presque)
Nous y voici: les deux dernières étapes que nous décidons de doubler, en partie pour permettre à Benoît de téléphoner dès lundi matin pour son stage, en partie parce que finir sur une grosse étape c'est plus classe que deux petites.
J'ai beau avoir adoré ce périples, psycholgiquement j'atteins mes limites. Ras-le-bol des douches froides, marre de monter-démonter la tente (même si Benoît fait plus que sa part de ce côté là) et surtout marre de s'enfiler des tonnes de pâtes qui ne suffisent plus à apaiser ma faim tellement mon corps pompe dans mes (maigres) réserves.
C'est donc avec Calenzana en tête que nous nous élançons. La 1ere des deux étapes est agrémentée de pas mal d'escalade.
Benoit prend en charge l'appareil photo et augmente vitesse grand V le nombre de photos où j'apparais dans des situations délicates.
Nous passons aussi par quelques nouvelles chaines absolument ridicules pour passer des zones à plat. Soyons cohérents: on peut mettre des chaînes dans un endroit pareil, mais alors il faut chaîner toute la longueur du GR!
Repas le midi au dernier refuge et nous entamons sous le soleil la dernière sous-étape de notre journée pour boucler le GR.
Fondamentalement, cette partie comprend un minimum de "plat" façon GR20 (entendez de courtes séries de montées/descentes), mais surtout un vertigineux dénivelé négatif. Notre point culminant de la journée à 1900m s'efface lacet après lacet et descente d'éboulis après dévallage de pente jusqu'à 275m ce qui constitue de très loin le record négatif du GR.
Nous descendons donc à pic pendant plusieurs heures. Ne croyez pas que se soit de tout repos!
D'abord il y a la distance totale couverte sur une double étape qui est parmis les plus longue de notre séjour.
Ensuite le chemin est loin d'être toujours ombragé et le soleil donne. Nous avons d'ailleurs plaint les malheureux qui montaient en sens inverse leur 1ère étape .
Enfin, une telle descente sollicite en continue les articulations.
Le fragile genou de Benoît tient le choc, pas le mien qui proteste vigoureusement contre le traitement infligé. Les chevilles rechignent également et le dessous de mes pieds finit par prendre feu. Autant dire que ma dernière heure de marche fut pénible et pour moi qui trainait la patte, et pour Benoît qui devait régulièrement attendre un handicapé alors qu'il avait hâte d'en finir.
Nous arrivons finalement à Calenzana, bourgade perdue qui n'existe pour ainsi dire que par son rôle de point de départ du GR20, point d'arrivé pour nous.
On se congratule avec Benoît après nos 1ers pas sur le bitume mais je ne réalise qu'à moitié que c'est fait: en 13 jours + 1 pour le Mt Cintu, nous avons parcouru cette randonnée de part en part!
Nos premiers plaisirs de retour à la civilisation? Une crêpe nutella chacun et une glace, miel pour moi, broccu (fromage Corse) citron pour Benoît, le tout délicieux.
Nous pensons alors prendre un hôtel (je repousse l'idée d'une dernière nuit en refuge) mais celui-ci ne prend que le liquide et nous sommes presque à court. Qu'à celà ne tienne, où est le distributeur le plus proche? ... Calvi!?!
Poussé par Benoît nous nous lançons donc dans le stop. 15 mins plus tard une charmante journaliste stagiaire nous embarque pour Calvi où nous trouverons enfin distributeurs et hôtels, quoique nettement plus chers que prévus.
Nous en dénichons finalement un moins inabordable.
Dans la foulée de ce retour à la ville, mon besoin de mettre derrière moi les privations du GR nous pousse vers un restaurant.
Là aussi Calvi offre l'embarras du choix mais aussi l'embarras des prix!
Benoît reste raisonnable sur un menu à 19 €, je craque pour le double. Mais pour ce prix là j'au eu droit à la meilleure entrée de ma vie: un carpaccio de lonzo au vinaigre de miel avec une petite salade par dessus.
J'avais hésité, le moins qu'on puisse dire est que je n'ai pas été déçu.
Le reste était plus classique (entrecôte au roquefort avec pommes sautées et marquise au chocolat avec crême anglaise et glace) mais plus que copieux.
L'estomac affichant complet, le corps lavé à l'eau chaude, la nuit sur un matelas: oui le GR était fantastique, mais l'arrivée a aussi ses avantages :D
Le lendemain nous avons repris le ferry pour rejoindre le continent: