Bosnie-Croatie... en direction du Monténégro
samedi 23 octobre 2010
Bon bon bon, il se passe tellement de choses dans notre routine quotidienne que je ne sais pas quoi dire...
Hier nous sommes allés toquer chez des gens pour trouver un toit (oui oui ça aussi ça va devenir routinier !) Je me sentais un peu mal à l’aise parce que les gamins du coin n’arrêtaient pas de nous regarder. Ils ont fini par nous accoster et nous demander ce que l’on faisait.
On leur à répondu ce qu’on répond toujours. « Nous faisons un tour du monde et nous cherchons un lieu pour dormir ce soir. Nous voulons rencontrer des gens. Oh et nous n’avons pas d’argent ». Pas forcément dit comme ça, mais les infos y sont...)
Les enfants ont demandés à leurs parents qui ont dit non. Ils continuaient à nous suivre ce qui me gênait vraiment. Déjà que j’ai du mal à demander de l’aide mais si en plus il y a une 10aine d’enfants derrière moi… Mais finalement ce fut en notre faveur puisque ce sont eux qui ont trouvés notre maison.
On a eu à peine le temps d’arriver et de dire Doberdan (=Bonjour) que la plus grande des filles du groupe nous dit que c’est bon et nous montre le chemin de notre chambre et de notre salle de bain. Irréel.
Nous avons déposés nos sacs et sommes redescendus avec notre carte du monde, nos photos et nous avons expliqué notre projet. Les enfants de l’ex-Yougoslavie parlent très bien anglais. A 12 ou 13 ans ils parlent mieux que nous !
Nous n’avons pu faire connaissance avec Philippe, notre hôte, qu’après que les enfants fussent partis pour chanter dans la chorale de l’Eglise.
Philippe est un ancien général de l’armée Yougoslave. Désormais réfugié il vit là. Tout le monde connaît tout le monde. On passe, on se dit bonjour, on échange quelques mots et on y retourne. Comme un air de camping sauf que l’on est dans un quartier résidentiel.
Les maisons sont rarement finies par manque de moyens mais les parties faites sont toujours très bien faites et surtout bien propres.
Nous avons discuté un peu avec Philippe, en Bosniaque, anglais, français… le mélange des langues pour se faire comprendre.
A 18h il nous a sorti un gros morceau de pain, un genre de jambon sec et une « purée de légumes ». Notre repas. Nous n’osions pas y touché. Toujours gênés de manger seuls devant eux… Alors il a coupé un gros morceau de jambon et nous a dit « allez ! » on a donc mangé, avec plaisir en discutant avec 2 nouveaux garçons ne parlant pas anglais…
Il est partis et nous a laissé seul dans la maison en nous mimant seulement de boxer si un voleur venait J Il est partit faire sa vie et nous a laissé à la nôtre… dans sa maison !
Le soir, nous avons partagé un film avec lui. Un film en slave sur la guerre de Yougoslavie. Pas compris tous les dialogues mais compris l’histoire. Touchée, j’ai envie d’en savoir plus, moi qui n’aime pas l’Histoire…
Ce matin on est partis avec un simple « Lip hvala… Ciao » : « Merci beaucoup et au revoir ». Nous ne le reverrons surement jamais mais on s’en souviendra. Et puis j’aime ces « au revoir » simples, comme si on partait au boulot et qu’on rentrait le soir, c’est plus facile…
Nous avons eu encore une belle et grosse journée dont je vous passerais les détails mais, ce soir nous avons encore réussis à trouver un toit. Assez facilement qui plus est.
Nous sommes revenus sur la côte croate. Lieu très touristique. Les gens ne comprennent pas comment on peut obtenir quelque chose sans payer…
Nous sommes allés toquer à une porte se présentant comme étant la porte d’une famille très catholique. Nous avions donc bon espoir. Malheureusement pour nous la maison débordait de personnes, mais la famille a tenue à nous aider à trouver un lieu où dormir. L’une des filles nous guidait et parlait en notre nom à ses voisins. Nous ne comprenions rien aux mots mais nous avons bien compris qu’elle insistait bien. Malgré ses efforts nous n’avons trouvé personne.
Elle nous explique qu’ici les gens sont « fermés » dans le sens où ils ne comprennent pas notre voyage, pourquoi on fait ça. Et puis c’est touristique alors ils sont habitués à ce que l’on paye.
Pas démotivée je dis à Benoît « Ce n’est pas grave on va retourner à l’Eglise pour demander au prêtre… »
Je savais qu’il y avait un risque qu’il dise non, mais mince alors si un prêtre nous dit non, qui dira oui ?
Le prêtre, pressé (parce qu’il devait aller manger au resto avec les gens qu’il venait de marier » n’arrêtait pas de nous parler en slave. On a compris qu’il nous disait qu’on avait qu’à dormir dans notre voiture. JE lui dis qu’on n’a pas de voiture, on fait du stop. Oh ben vous n’avez qu’’ a aller toquer aux portes… C’est fait ! J’ai les larmes qui montent. Je suis fatiguée. Depuis trois semaines que nous sommes partis nous sommes constamment sur les routes, pas un jour de repos et toute la journée dehors. C’est épuisant. Et un homme d’Eglise qui refuse de nous aider pour aller manger ? C’en est de trop. Apparemment mes yeux on parlaient pour moi puisqu’il est allé voir sa « mama » et 5min après il nous montrait nos chambre pour la nuit.
Il me prit la joue comme on prend celle d’un enfant pour qu’il sourie. J’ai souri parce que vraiment nous offrir un toit c’est vraiment ce qu’on peut nous offrir de mieux !
Il ne fait pas très chaud dans notre chambre alors j’imagine qu’il fait vraiment froid dehors ! Nous sommes à l’abri de la pluie et du vent. Nous n’en demandons pas plus…
Aller, il est temps d’aller dormir !